Les croyances insolites autour des règles

Vous aussi, on vous a dit que vous ne pouviez pas réussir votre mayonnaise pendant vos menstruations ? Ce genre de légendes urbaines ne viennent pas de nulle part ! Tous les pays du monde regorgent de croyances anciennes et souvent risibles concernant les règles. Malheureusement, certaines de ces légendes, plus problématiques, empêchent encore aujourd'hui les femmes de vivre normalement pendant leurs règles…

Femme souillée ne doit pas faire à manger

Les règles sont une preuve évidente de fertilité. Pourtant, elles sont très souvent associées à la stérilité des terres ou au pourrissement prématuré des vivres. Dès lors, dans diverses sociétés, les femmes ne doivent pas approcher des fourneaux lorsque leurs corps saigne. Le caractère souillé et impur de leur être ne doit en aucun cas contaminer la nourriture.

L'absurdité d'une telle règle peut tout de même nous laisser entrevoir un aspect positif. Cela dispense les femmes de cette tâche domestique considérée comme trop récurrente par certain(e)s ;)

Croyances typiquement françaises

Voici d'autres exemples qui font plus rire que pleurer. Sous aucun prétexte, les femmes en pleine période de menstruation ne doivent :

  • toucher les bouteilles de vin au risque de le rendre aigre (sacrilège !) sans oublier de ne pas se dévêtir devant des plants de vigne car sinon, ils seraient improductifs à jamais

  • s'asseoir contre un arbre de peur de voir ses fruits tomber un à un

  • poser l'œil sur un essaim d'abeille : il se décimerait instantanément.

Ce pouvoir mystérieux sur les insectes était cependant utilisé de manière “positive” en agriculture. Considéré comme un puissant insecticide, le sang des femmes était répandu sur les champs pour tuer les chenilles qui ravageaient les plants de choux. Cette pratique totalement bio dura jusqu'à la fin du 19e siècle dans certaines régions françaises.

 

Et ailleurs dans le monde ?

Si dans certains pays les femmes ne peuvent même pas mettre un pied dans la cuisine pendant leurs règles, comme en Inde ou en Italie, d'autres cultures proposent des versions plus sélectives. Par exemple, en Argentine, règles et crème fouettée ne font pas bon ménage. Le sang empêche la crème de monter, c'est bien connu ! Impossible donc de manger des fraises à la chantilly tout au long du mois…

Des femmes socialement exclues

Des traditions discriminatoires perdurent dans certaines sociétés et ne sont pas prêtes de changer. Les Népalaises sont par exemple contraintes de quitter leur domicile pendant toute la période de leurs règles, pour ne souiller ni la maison ni leur famille. Difficile dans ces conditions de dépasser le tabou des menstruations qui se transmet de génération en génération.

Au Japon, les sushis doivent être préparés par les mains des hommes. Si une femme en pleine période de règles touchait le poisson cru, cela lui donnerait un mauvais goût. Comme personne ne sait si une femme a ses menstruations ou non, il ne vaut mieux pas prendre de risque et carrément interdire cette activité à la gente féminine ! Bien sûr, la loi va à l'encontre de cette règle, mais les traditions ont la vie dure et les femmes éprouvent beaucoup de difficultés à se faire embaucher à de tels postes.

 

Certaines croyances anciennes font rire de bon cœur, d'autres encore actuelles font pâlir de désespoir. Le mode de pensée a fortement évolué en France mais reste inchangé dans de nombreuses cultures depuis… bien trop longtemps. Notre sentiment d'impuissance face à cette situation ne doit pas pour autant nous décourager au point de faillir à notre mission : éduquer, éduquer et encore éduquer ! Pour qu'un jour, toutes les femmes jouissent de la liberté qui devraient leur revenir, sans condition.

 

Par Emilie