Témoignage masculin : ma femme et ses règles

Thomas vit depuis maintenant 12 ans avec sa compagne. Donc des cycles menstruels, il en a vu passer, comme la plupart des hommes… Mais tous ne vivent pas ce phénomène physiologique naturel de la même façon. Entre politique de l'autruche et réflexions mal placées, Thomas s'est trouvé une place bien plus appréciable. Il offre un comportement « normal » à la mère de ses enfants avec en prime, un peu de soutien psychologique quand le besoin s'en fait ressentir. Il nous en parle !

Un soutien pendant les menstrues de sa moitié

« Les menstruations n'ont jamais été un sujet tabou entre ma femme et moi. Elle a ses règles, elle me le dit, j'en prends note. Ça veut dire qu'il y a des risques pour qu'elle soit un peu plus nerveuse qu'à l'ordinaire, pendant un ou deux jours. Je pense qu'au début de notre relation, je ne faisais pas d'effort particulier mais maintenant, j'essaye de la protéger comme je peux.

Par exemple, je m'occupe davantage des enfants car je sais qu'elle risque de s'énerver plus facilement s'ils sont agités. Je tâche de ne pas perdre patience quand je la vois hors d'elle pour pas grand chose. Je sais que ce sont les hormones qui parlent car le reste du temps, elle est d'un naturel plutôt calme.

Elle n'a pas vraiment de fortes douleurs, par contre, ça peut lui arriver de rester toute la première journée de ses règles allongée, à cause de la fatigue et des nausées. Du coup, je la laisse se reposer tranquille. Je gère tout ce qu'il y a à gérer à la maison. »

Quelques souvenirs de jeunesse vis-à-vis des règles

« Je n'ai jamais aimé qu'on « prenne la tête » aux filles à cause de leurs règles. Je ne sais pas si c'est dû à mon éducation, mais déjà adolescent, je ne voyais pas où était le problème…

Au lycée, j'avais des potes qui charriaient leur copine devant tout le monde. Ils faisaient des blagues sur le fait qu'elles étaient de mauvais poil, qu’il n’y aurait pas de sexe cette semaine-là ou d'autres trucs dans le genre. Je voyais bien que ça les rendait mal à l'aise. Pourtant, ils continuaient…

J'ai aussi vu une fille morte de honte en classe, parce que son pantalon avait des taches de sang. Tout le monde rigolait, enfin surtout les mecs ! Je ne voyais pas bien ce qu'il y avait de drôle. 

Quant au sempiternel « T’as tes règles ou quoi ?! » à chaque fois qu’une femme a le malheur de s’emporter, ça m’énerve moi aussi et pourtant non, je vous assure je n’ai pas mes règles ! » 

Un pas vers l'écologie grâce aux culottes menstruelles

« La seule chose qui m'agaçait était le fait qu'elle laisse traîner les emballages de ses serviettes hygiéniques aux toilettes. Mais depuis quelques mois, ses serviettes ont été remisées au placard car elle n’utilise plus que des culottes menstruelles lavables. Nous sommes très sensibles à la question écologique et je suis content qu'elle ait pu trouver un moyen de réduire nos déchets. En plus, elle m'a affirmé que les culottes menstruelles lui facilitaient la vie et lui feraient bientôt faire des économies, donc cette solution semble idéale. »

 

Un rapport au sang menstruel décomplexé

« Je n'ai aucun souci particulier avec le fait de voir ma femme saigner. Je ne trouve pas cela sale ou dégoutant, elle ne devient pas « impure » une semaine par mois. Lorsque mes enfants se blessent, j'essuie et nettoie leur sang. C'est la même chose.

Avant de lancer une lessive, ça ne m’embête pas plus que ça de rincer ses culottes pleines de sang sous l’eau froide. Ça me fait plaisir de le faire pour elle. C'est ma façon à moi de participer. Nous vivons ensemble, nous partageons tout, il me paraît donc logique de partager les règles aussi. »

 

Merci à Thomas pour son témoignage de mari exemplaire face aux règles. Et désolé mesdames, on a demandé, non il n’a pas de frère célibataire…

 

Par Emilie