Ma culotte menstruelle remboursée ? Oui tout à fait !
Il aura fallu attendre fin 2015 pour qu’elles soient classées parmi les produits de première nécessité en France, ramenant leur TVA à 5,5%. Malheureusement, le prix des protections périodiques reste encore élevé. Mais bonne nouvelle, elles peuvent être prises en charge par certaines mutuelles, même les culottes menstruelles !
Des initiatives féminines qui font bouger les choses
D’abord, c’est un collectif de femmes, les Georgette Sand, qui a convaincu nos députés de se pencher sur la fameuse « taxe rose » dite aussi « taxe tampon ». Une inégalité de plus entre les sexes qui se niche dans le prix de certains services ou produits. Ben oui, pourquoi est-ce que ça nous coûte le double d’à ces messieurs d’aller chez le coiffeur, et pourquoi nos rasoirs jetables sont-ils plus chers que les leurs ? Et pourquoi nos protections hygiéniques, que nous n’achetons pas par coquetterie, étaient-elles taxées à 20 % et non à 5,5 % comme les produits de première nécessité ? Grâce au coup de gueule des Georgettes, cette injustice sur les protections périodiques est réparée depuis fin 2015.
Les initiatives féminines autour de l’accès aux protections périodiques continuent et en 2018, c’est une représentante de la mutuelle étudiante LMDE qui inaugure leur première prise en charge partielle. C’est une première en France : les règles deviennent un sujet de santé !
Culotte menstruelle microfibre Artémis
Comment savoir si ma mutuelle rembourse ma culotte menstruelle ?
Si votre contrat de mutuelle santé mentionne « remboursement des protections périodiques », alors c’est tout bon.
Même si la diminution de TVA a d’abord concerné uniquement les protections périodiques jetables, depuis l’an dernier les protections zéro déchet type cup et culottes de règles profitent du même statut ! Il en va de même avec leur prise en charge par les mutuelles qui proposent le remboursement de vos protections intimes. C’est peut-être le moment de passer à la culotte de règles si ce n’est pas déjà fait ? Une protection dans l’air du temps qui respecte votre flore vaginale, vos mouvements, et notre jolie planète.
Est-ce que la démarche est compliquée pour être remboursée ?
Absolument pas : la marche à suivre est globalement la même que pour tous les remboursements de santé dont on doit faire l’avance. Et même carrément simple avec certaines mutuelles. Chez nutUus ou encore la SMENO, il suffit d'envoyer une photo de sa facture via l'application. Une belle initiative pour encourager et faciliter l’accès aux protections nouvelle génération.
Côté taux de remboursement, certaines mutuelles vont jusqu’à 100€ par an selon le contrat souscrit. Mais cela varie d’une mutuelle à l’autre. Pour savoir à quoi vous avez droit avec la vôtre, le plus simple reste de leur poser directement la question.
D’autres belles initiatives contre la précarité menstruelle
Partout dans le monde, de nombreuses femmes ont des difficultés financières qui ne leur permettent pas de se fournir correctement en protections périodiques. C’est souvent le cas chez les étudiantes. Mais c’est en train de bouger ! Les collectifs féministes sont nombreux à parler du sujet, et le mouvement #MeToo a mis un petit coup d’accélérateur.
En France : Ça bouge dans certaines universités, comme à la Rochelle où deux étudiantes ont lancé le projet Primrose. Grace à leur initiative, des distributeurs de protections périodiques, elles l’espèrent durables et écologiques, seront en accès gratuit dans leur fac. On retrouve aujourd’hui des mouvements similaires à Rennes, à la Sorbonne, à Lille. A Montpellier, l’association Femmes Invisibles distribue des kits de produits d’hygiène et des protections périodiques aux femmes qui vivent dans la rue.
Les autres pays où ça bouge - la liste est non exhaustive et on espère que ce n’est qu’un début ;)
En Écosse : depuis 2018 les protections féminines sont gratuites pour les étudiantes et les écolières.
En Angleterre : une chaîne de supermarchés prenait à sa charge la taxe tampon avant le Brexit, qui a mené à une baisse de TVA. Le Royaume Uni n’étant plus contraint à la législation européenne, les protections hygiéniques n’y sont plus classées comme un produit de beauté.
En Allemagne : on trouve des tampons en libre-service dans les toilettes des musées et des cafés.
En Californie : les établissements scolaires publics sont tenus de fournir gratuitement des protections périodiques gratuites aux jeunes filles.
En Corée du Sud : les jeunes femmes des familles les plus pauvres bénéficient d’une aide pour ces produits féminins indispensables.
Par Elise